Michel Haillard

En reconnectant l’Homme et la Nature, les meubles de ce raconteur d’histoires interpellent et fascinent.

En février dernier, les amateurs d’art découvraient à la Galerie Vellutini, au croisement des rues de Seine et Guénégaud, les impressionnants meubles et objets de Michel Haillard. Commodes « Karabosse », fauteuils « Platon », trônes « Perro », chaises « Adam » ou tables « Gertrude », toutes les œuvres de ce « créateur d’univers » sont fabriquées par de l’assemblage de matériaux d’origines les plus disparates. Michel Haillard associe, combine, accouple les cornes et peaux, les pierres précieuses et semi-­précieuses, le bronze, le verre et bien d’autres éléments détournés. Un monde tribal, des origines, où l’homme et la nature étaient en symbiose. « Mon message est écologique. Nous faisons partie de la Nature. Mais l’arrogance de l’Homme qui veut “corriger” la Nature fait que ce lien fondamental est en train de se perdre. Et la Nature va finir par reprendre le dessus, c’est ce que l’on constate avec les dérèglements climatiques actuels » confie l’artiste. Michel Haillard part alors à la redécouverte des origines de l’Homme, un Homme qui n’est rien s’il ne respecte pas son écosystème. Il nous interpelle avec une histoire : et si Cro-Magnon avait créé du design ? Dans un monde où la ligne droite n’existe pas, il aurait sculpté des meubles tout en courbes, oniriques et sauvages, célébrant le Dieu Animal. Il y a du chaman, de l’animiste, du devin en Michel Haillard qui aime se définir comme un « alchimiste ». Le spectateur, lui, est saisi et fasciné par cette vision organique, belle et magique.
Ancien publicitaire puis créateur de dessins animés, Michel Haillard a toujours aimé chiner. Il continue de raconter des histoires mais avec une autre grammaire, qu’il s’est inventée. Les objets remplacent les mots et l’art le scénario. « Pour ma dernière collection, Antedesign, je suis parti de pièces design vintage en m’interrogeant sur ce que nous avions sacrifié sur l’hôtel de l’industrialisation » explique l’artiste. « À l’heure de la robotisation, de la déshumanisation et de la désincarnation de toute chose, nous, homo sapiens, avons besoin de retrouver notre identité et nos racines. Comment étaient, à l’origine, ces pièces quand elles étaient encore farouches, loin des préoccupations de la reproductibilité ? » s’interroge-t-il. La réponse tient, par exemple, dans la splendide chaise « Thuhlip » en agneau de Mongolie et corne de chèvre. Tout le monde aura reconnu la mythique chaise Tulip des années 50, éditée par Knoll. « Je rêvais d’un nid douillet dans cette coque ergonomique entre la fleur et l’œuf » sourit Michel Haillard.
Alors, envie de surprendre vos amis, de vous étonner, de renouer le dialogue avec la Nature qui a disparu de nos villes ? Michel Haillard vous attend dans sa fantastique grotte d’Ali-Baba !

7, rue Morand – 75011 Paris
www.michel-haillard.com