Avec la froidure, place au retour des coiffes. Mais que choisir dans la jungle des propositions ? Nous vous aidons ! 

Ces derniers temps, il est assez simple de reconnaître une touriste parisienne. Le plus souvent, croyant se fondre dans le paysage, elle porte un béret. Cet accessoire très frenchy, vu dans Emily in Paris, dont aucun autochtone ne s’embarrasse pourtant plus jamais depuis la fin des années 40, est donc de retour à Saint-Germain-des-Prés. Et pourquoi laisser les étrangers s’en emparer au lieu de renouer avec cet accessoire canaille qui mit jadis en valeur les délicats visages de Michèle Morgan ou Greta Garbo ? Chic, chaud et palliant un BHD (Bad Hair Day), l’essayer, pour ces dames, c’est l’adopter. Bien sûr, beaucoup resteront adeptes du bonnet. Si ce dernier a le mérite de la simplicité, il est aussi le plus sûr moyen d’avoir le cheveu plat et électrique. Le mieux encore, si on souhaite le porter, consiste donc à ne jamais l’enlever, même en intérieur, pour garder un petit style rappeur/se de la Rive Gauche dont on vous laisse apprécier le bon ton. Bien sûr, le look chapeau façon Mitterrand 1981, en feutre poil avec coiffe en satin et finition cuir intérieur de chez Mossant, n’a pas vieilli depuis les grandes heures du domicile présidentiel rue de Bièvre. Il a toujours du chien. Mais en 2024, on peut lui soumettre une alternative plus actuelle sur laquelle nous vous proposons de vous pencher sérieusement… quitte à tomber. Il ne s’agit de nulle autre que… la casquette d’hiver fourrée en polaire avec, pour sa version radicalisée, un cache-oreilles. À porter si aucun ­rendez-vous galant n’est à l’horizon. Car si vraiment vous tenez à jouer les jolis cœurs dans le quartier les mois en R, alors mieux vaut opter pour sa version élégante : la casquette en velours cotelé Saint Laurent, ou celle en coton et cachemire signée Loro Piana. Deux splendeurs qui allient praticité, sobriété et style. Or, bien entendu, c’est là tout ce qui compte : protéger votre tête tout en faisant tourner celle de votre interlocuteur/rice séduit par votre inénarrable, autant qu’inné, sens de l’élégance germanopratine ! Ce qui s’appelle être « né coiffé ». 

Anaïs Ferrand