Photo © Christophe Lartige

 

Des heures passées,
installée à la terrasse
pour respirer le temps
qui passe…

À Saint-Germain j’ai commencé à apprécier les terrasses. Moi qui préfère courir au lieu de m’arrêter. Les Deux Magots, endroit fétiche lorsque, entre jeunes journalistes on se donnait rendez-vous après avoir passé une semaine agitée par l’actualité. Le Flore, la Brasserie Lipp, mes repères, mais vient avant tout, le petit café exotique où j’ai retrouvé les saveurs de mon enfance, La Rhumerie.
Une escale savoureuse afin de m’évader au goût des acras, là, en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés. Ma madeleine de Proust.
Saint-Germain-des-Prés c’est le goût des souvenirs. 

À l’heure où Notre-Dame de Paris a capté l’attention du monde entier, à l’heure où la terrible chute du clocher restera à jamais gravée dans nos mémoires, il est bon de penser au plus vieux clocher de Paris, celui de l’église Saint-Germain-des-Prés. Pousser la porte, visiter ce témoin de l’histoire avec des paroissiens, cet endroit privilégié où se mélangent de nombreuses voix en forme de prières rythmées. Je viens ici, vibrer, au son du gospel, du jazz, du blues. C’est la magie de mon Saint-Germain-des-Prés.
Saint-Germain-des-Prés c’est la ferveur. 

Être journaliste et espérer que la puissance intellectuelle du quartier vous imprègne, venir respirer ici les âmes de Balzac, Rimbaud, Racine, Musset, George Sand, Verlaine.
Déambuler dans les ruelles afin de chercher l’inspiration pour un article, un livre. Je suis toujours venue ici chercher une inspiration. Comme si ce n’est qu’ici que je pouvais mesurer le chemin qu’il me resterait à parcourir.
Saint-Germain c’est l’architecture, la lecture, la culture, la littérature, c’est ici que je me restructure, dans le plus profond des murmures.
Saint-Germain-des-Prés c’est l’humilité.

 

Journaliste à CNews et C8, Christine Kelly œuvre au service de la cause des familles monoparentales françaises. En 2010, elle crée sa propre association K d’urgences et prépare aujourd’hui un documentaire sur le mal-être de ces familles. Plus d’infos sur www.christinekelly.fr