Thierry Attal est une figure du quartier : pas seulement pour son sourire chaleureux ou parce qu’il dirige le groupe de rock du collège Stanislas mais surtout pour ses sandales sur-mesure super parfaites. On vient même de Nouvelle-Zélande ou du Japon pour elles ! Dans la boutique qui sent le cuir et la colle néoprène, la radio swingue et Thierry écoute les envies des clients : l’austérité chic du cuir naturel, une version améliorée d’une sandale vue dans un défilé, un prénom gravé sur la semelle… Habile et patient, l’artisan commence à imaginer le nu-pied. Il faut d’abord dessiner la semelle à même le pied sur un patron. Ensuite les clients choisissent un modèle et les matières qui leur plaisent parmi un ballot de peaux de chevreaux – du fluo au mordoré en passant par le très chic terre de Sienne –, dans une gamme de veau tanné de la maison alsacienne Degermann, ou dans une réserve exotique – queue de crocodile ou python. Les peaux – tannées en France à minima – sont d’une telle qualité que les sandales Attal sont faites pour durer. Les brides sont placées avec attention pour éviter toute douleur. Cinq jours, une dizaine d’étapes de fabrication et un essayage plus tard, les souliers sont prêts.
Thierry revendique le 100 % fait-main. Pas de révolution technique mais la continuité des gestes experts appris auprès de son père qui ouvrit la cordonnerie en 1969. Le savoir-faire se transmet à une troisième génération aujourd’hui. Son neveu apprend désormais les secrets des artisans Attal.

122, rue d’Assas, 75006 Paris.
Tél. : 01 46 34 52 33

Chloé Rouveyrolles