Photo © Fabrice Gousset

« Le moteur des civilisations, c’est la culture »

Il ne manque pas une messe à l’église Saint-Germain et a fait depuis des années des Deux Magots son observatoire et son QG. « C’est d’ici, aux Deux Magots à Saint-Germain, que sont partis tous les courants littéraires et artistiques, je viens voir Apollinaire et Rimbaud… Paris est ma belle histoire d’amour ». La star des commissaires-priseurs et le président d’honneur du Palais de Tokyo est un passionné. Depuis 1975, date de l’ouverture de son étude dans son sublime hôtel particulier avenue Hoche, il mène un combat. Celui de défendre l’art. Et, à l’instar de toutes les causes qui tiennent vraiment à cœur, le débat devient vite haut en couleur : « On s’est renfermé sur nous-même, les administrations refusent de défendre nos artistes, on va devenir un pays communiste, il restera nous et la Corée du Nord ! ». Mais ce qui hérisse sa ferveur, c’est bien de constater l’absence de prise de conscience, chez les politiques comme dans les médias : « Ils sont devenus des concierges, il n’y a plus qu’une seule activité culturelle : le football, c’est effrayant ! ». Un sursaut est vital : « Le ministre de la Culture devrait imposer des expositions à Paris. » Et de souligner la nécessité de défendre la création française dans le monde, car ce sont les artistes qui le font tourner : « Louis XIV avait à sa table les plus grands créateurs, c’est de là que tout part et tout arrive. » Aujourd’hui, le commissaire-priseur a fait son cheval de bataille de la valorisation des nouveaux artistes du numérique qui créent de « pures merveilles ». Et croyez-le sur parole, M. Cornette de Saint-Cyr sait de quoi il parle ! Un seul exemple : ce couple de retraités dans le Périgord ayant découvert un tableau du XVe siècle, qu’ils estimaient, déjà heureux, autour de 20 000 € et que le commissaire-priseur, lui, a fini par vendre pour… 4 millions ! Adjugé à l’évidence, son jugement est à l’instar de son combat : fiable et prodigieux !

Carole Fernandez