« Le secret de la vie, c’est de ne jamais éprouver une émotion qui ne soit pas saillante », aimait à dire Oscar Wilde. C’est sans doute guidé par cet aphorisme que l’avocat star compte autant de cordes à son arc ! Spécialisé dans le droit de la propriété intellectuelle depuis 21 ans, conservateur du musée du Barreau de Paris, collectionneur de manuscrits et d’œuvres d’Arts premiers, président du prix Sade, écrivain au parcours prolifique et éclectique, (de l’opus érotique à sa passion pour l’art dit primitif, Les arts premiers pour les nuls aux éditions First, en passant par un livre sur le film Peau d’Âne qu’il vient juste de publier), il compte près de 60 ouvrages à son actif ! Un ouragan littéraire ! Quand un sujet le passionne, « tout ce qui m’intéresse, j’en fais un livre et je deviens un spécialiste ! », ce papa de deux petites filles de 8 et 4 ans investit tout sur son passage : culture, communication, droits d’auteur, artistes et leurs ayants droit, droit à l’image, diffamation, politique… bref, toutes les affaires qui « croustillent », c’est lui. Il est partout, de Houellebecq à Mélenchon, des maisons d’édition qui comptent aux stars qui assignent les magazines, des prix Goncourt jusqu’au festival de Cannes avec son ami Gilles Jacob. Listing exhaustif impossible à établir ! Sauf peut-être à le résumer à l’influence de son nom, qui, dit-on, fait frémir jusqu’aux plus téméraires de ses adversaires…

Germanopratin dans l’âme, ancien conseiller municipal du 6e, il vit et travaille à Saint-Germain, alors quoi de plus naturel – aussi – que de gérer les petits et grands bobos germanopratins : un bibliophile assassiné par son libraire, un auteur célèbre dont le fils aura quelques mésaventures avec la police… Maître Pierrat veille. Mais vous l’aurez compris : pour bénéficier de ses services, il faut montrer… un certain pedigree !

Et à en juger par la prolifération d’autographes et d’œuvres d’art qui ornent les murs de son bureau, lieu où se déroule notre entretien, on s’interroge – nous simples humains – quand ce « boulimique » de culture s’arrêtera-t-il ? Peut-être est-ce dû à son exceptionnelle constitution – il dort 4 heures par jour – ou au peu de loisirs qu’il s’accorde : « pourquoi s’infliger des vacances, quand j’ai la chance de faire ce que j’aime ? », bref, au sortir de son bureau, je reste « scotchée » devant l’appétit de vie gargantuesque de ce fringant quadragénaire, et me jure de renoncer à mes prochaines vacances qui me semblent, d’un coup, tout à fait superflues !

Carole Fernandez