En sa qualité de président du Comité professionnel des galeries d’art et directeur de la Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, spécialisée en art contemporain et nouveau réalisme, G.-P. Vallois revient sur la place de la France et sur le rôle clé du galeriste dans le marché de l’art.

 

Cerise : Comment concevez-vous votre rôle à la tête des galeries ?

Georges-Philippe Vallois : En tant que président mon rôle est de toujours placer les galeries d’art au centre de l’échafaudage du marché de l’art. Je défends les intérêts de nos adhérents et m’attache à mieux faire comprendre la profession de galeriste en entretenant des échanges de plus en plus réguliers avec les acteurs politiques, les institutions culturelles et les représentants syndicaux.

C. : La France est-elle à la traîne sur un marché de l’art contemporain qui s’est mondialisé ?

G.-P. V : La France n’a plus la place qu’elle occupait auparavant. Le marché de l’art a évolué et évolue rapidement, le contexte s’est incontestablement élargi, notamment avec l’arrivée récente de nouveaux acteurs puissants dans la zone asiatique. La France, malgré le développement des ventes publiques dans notre pays, est passée de la première à la quatrième place en terme d’échanges. Nous continuons à perdre du terrain mais il semble que la prise de conscience de cette réalité par les pouvoirs publics se soit accélérée.

C. : L’art contemporain représente environ 10 % du chiffre d’affaires global des transactions. Est-ce un chiffre appelé à évoluer à la hausse et dans quelles proportions ?

G.-P. V : Les ventes d’art contemporain sont loin d’être négligeables, aussi bien par le pourcentage des transactions qu’elles réalisent, que par l’intérêt historique et esthétique que cela représente dans l’évolution d’une histoire de l’art en train de s’écrire. Néanmoins, il est indispensable de ne pas se laisser abuser par les ventes record dont la presse se fait trop souvent l’écho comme étant significatives des échanges de cette partie du marché de l’art. Les pièces d’art contemporain, comme les autres œuvres d’art d’ailleurs, se vendent à tous les prix. À cet égard, il faut noter que le marché français, compte tenu des prix moyens de ses adjudications, reste éloigné de la spéculation effrénée de ses concurrents.

 

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Louise Gigon