Mystère en sous-sol. Sous l’Occupation, le Sénat est réquisitionné par les nazis pour abriter l’état-major de la Luftwaffe, l’armée de l’air allemande. Abriter est bien le mot, car les aviateurs vont truffer le sous-sol d’abris souterrains jusqu’à 14 mètres de profondeur. Parfaitement conservés dans leur état d’origine, ces bunkers sont désormais un paisible espace de rangement.

 

D’un président à l’autre. Que se passe-t-il lorsque le président de la République meurt en fonction ? Qui le remplace ? Selon la Constitution, c’est le président du Sénat qui assure l’intérim jusqu’aux prochaines élections. Un cas de figure qui s’est produit en avril 1974 suite au décès de Georges Pompidou. Ce fut alors Alain Poher qui assura la continuité de l’État jusqu’en mai, date de l’élection de Valéry Giscard d’Estaing. Petite précision : le président par intérim ne peut se présenter aux élections à la magistrature suprême… un regret pour certains, n’en doutons pas.

 

Privé de concert. À la différence du champ de Mars qui réunit les fans de Johnny Hallyday ou du parc de Sceaux qui vit Madonna faire virevolter sa petite culotte, les jardins du Luxembourg n’accueillent jamais de concert public. La raison en est simple : les jardins comme le Sénat sont sous la protection… des militaires. Et l’armée, garante de la sécurité des législateurs de la République, se voit mal gérer un concert de U2 sous les fenêtres du Sénat.

 

On ne se balance pas sur sa chaise. Si vous êtes invité un jour au restaurant du Sénat où l’on mange fort bien, attention si votre chaise se trouve dos au mur. Ne reculez pas trop, ne vous balancez pas trop, vous heurteriez rapidement une buttée vissée au sol. Et oui, hors de question que le dossier de votre chaise ne touche le mur, délicatement orné, il est classé Monument Historique.

 

Bonaparte n’aimait pas le Palais du Luxembourg. Après avoir renversé le Directoire qui y résidait, il s’installa au Palais des Tuileries, un lieu plus propice à son destin impérial. Napoléon n’aimait pas plus le Sénat et, pour ne pas avoir d’opposants, il en nommait lui-même ses membres ! Les sénateurs pourtant ne sont pas rancuniers : ils viennent de restaurer le trône de l’Empereur qui brille de tous ses feux dans la salle des Conférences.

 

Des prisonniers célèbres. Edifié au XVIIe siècle par Marie de Médicis, la veuve d’Henri IV, le palais du Luxembourg connut sous la Révolution un étrange destin. Il devint une prison pour tous les opposants au pouvoir en place. On y retrouve ainsi Danton, avant qu’il ne passe à la guillotine ou bien Fabre d’Églantine, le doux poète de Il pleut, il pleut, bergère qui, lui aussi, finit sous le couperet. Après la chute de Robespierre, c’est au tour du peintre David de goûter de la geôle. Dégoûté de peindre des sujets politiques, David en profita pour se lancer dans le dessin de paysage. Un court intermède ! Puisque heureusement délivré, il se mit à une œuvre monumentale et très politique : Le Sacre de Napoléon.

 

Jean Acacio